Koki, situé à 27 km de Louga, a été créé au XVIIIᵉ siècle par un érudit dont l’intention première était de faire de ce lieu un espace dédié à l’éducation des jeunes.
Localisé dans le Ndiambour, Koki compte environ 15 000 habitants.
Dans cette région, on pratique essentiellement l’agriculture, l’élevage et le commerce. Les produits issus de ces activités, qui ne sont pas destinés à la consommation directe, sont commercialisés sur place à l’occasion du grand marché hebdomadaire qui se tient à Koki-centre chaque dimanche.
Tout a commencé par une tontine, mise en place afin d’autofinancer et de promouvoir des activités individuelles orientées vers le petit commerce.
Près de deux décennies après sa création, le groupement Koki-Thiayer dispose aujourd’hui d’une capacité d’entreprise telle qu’il suscite un grand intérêt dans toute la zone.
Cette réussite, évidente aux yeux des femmes concernées, reste parfois difficile à comprendre pour les autres, qui se demandent à quoi elle tient.
Au fil du temps, le groupement a connu des expériences marquantes, devenues des repères et des références pour ses membres et pour d’autres femmes.
Création
Le groupement Thiayere a été constitué en 2004 par des femmes rurales désireuses de lutter ensemble contre les difficultés de la vie quotidienne.
L’objectif initial des Groupements de Promotion Féminine (GPF) était de rassembler les femmes d’un même village partageant des intérêts communs, afin de mutualiser leurs ressources, leurs idées et leurs expériences, et de développer des activités communes destinées à augmenter leurs revenus.
Quelques expériences fondamentales de Koki-Thiayer
Retentissantes et socialement formatrices, ces expériences ont constitué le socle du parcours des femmes du groupement Koki-Thiayer.
Première expérience : l’alphabétisation
54 % des Sénégalais, dont 62 % de femmes, sont analphabètes selon le ministère de l’Éducation nationale.
L’alphabétisation des femmes rurales marque donc un grand tournant dans leur histoire.
Elle leur permet d’accéder à l’information, d’améliorer leurs techniques de production agricole, d’obtenir de meilleurs rendements et donc davantage de revenus, tout en leur offrant un « crédit de temps » qu’elles peuvent utiliser à leur convenance.
Deuxième expérience : le microcrédit
Le but de cette approche est avant tout d’autonomiser et de responsabiliser les femmes, en les encourageant à lancer leurs propres activités et à gérer de manière optimale les revenus qui en découlent.
Cependant, il est possible qu’un ou plusieurs hommes participent également à ce dispositif.
Troisième expérience : la transformation des produits locaux
Certaines membres du groupement ont reçu des formations en transformation et conservation des céréales locales.
Elles sont d’abord formées aux règles d’hygiène, de santé et de sécurité, avant d’apprendre les étapes de la transformation : nettoyage des produits, broyage, puis transformation finale des céréales.
Les bénéficiaires restituent ensuite ces formations au sein de leurs différents groupements et partagent leur expérience avec d’autres femmes.




